Archives Mensuelles: janvier 2014

entretien avec assistante sociale

memoire sur les enfant abandonne

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mere celibataire algerienne

Safia 17 ans, est lycéenne. Elle est l’aînée d’une fratrie de 4 enfants. Le père est alcoolique et violent. Il oblige Safia à se prostituer pour lui procurer de l’argent. Pour lui échapper, Safia finit par fuguer et rejoint ses grands-parents maternels. Son père la harcèle toujours pour qu’elle retourne au domicile familial.

Peu après Safia se retrouve enceinte. Sa mère très perturbée décide de la ramener en ville pour qu’elle accouche loin de la famille. La jeune fille accouche dans un grand hôpital d’Alger.

A l’hôpital Safia est malmenée, maltraitée, brutalisée par l’assistante sociale, la femme de ménage, la sage-femme et même par la psychologue. Toutes la soumettent à des violences aussi bien physiques que morales, insultes, humiliations, parce qu’elle est mère célibataire, c’est à dire qu’elle a eu des relations sexuelles et mis au monde un enfant en dehors du mariage. La sage-femme ne l’aide pas durant le travail d’accouchement et pratique sur elle une épisiotomie de 21 points de suture. Elle fait faire les points de suture par une stagiaire d’une manière brutale et lui fait même recommencer certains points sur une chair à vif. Dés qu’elle descend de la table d’accouchement Safia doit monter seule un étage pour rejoindre la chambre. Elle est prise de vertiges, de fièvre et n’aura rien à manger de toute la journée. Le lendemain matin lors de la visite médicale, elle n’aura pas droit à la consultation. Le médecin qui s’approche de son lit est détourné par la chef de service : << Celle-là, ce n’est pas la peine, c’est une mère célibataire >>. Elle n’a pas été examiné, et n’a reçu aucun soin.

Safia demande à voir son enfant. L’assistance sociale refuse : elle n’aurait pas le droit de voir l’enfant ni de l’allaiter parce que c’est un enfant enregistré x. (parce qu’elle n’est pas décidée à le prendre et ne lui a donc pas donné son nom) Safia, mineure a dû attendre une semaine à l’hôpital qu’un membre de sa famille vienne signer pour sa sortie et décider du sort de l’enfant. Pendant toute la semaine Safia n’aura rien à manger et ce sont les femmes hospitalisées qui partageront leur repas avec elle.

La psychologue de l’hôpital a son bureau au rez-de-chaussée du bâtiment. Safia doit aller toute seule et rester toute la durée des entretiens sur une chaise alors qu’elle vient d’avoir 21 points de suture, la psychologue ne lui proposant même pas de s’allonger sur le lit disponible sur place. Les entretiens avec la psychologue, au lieu d’un soutien, se limitent à des jugements moraux.

Mineure, Safia n’a pas de papiers. L’administration de l’hôpital exige d’elle, pour sa sortie, l’abandon de l’enfant et la présence d’un tuteur sinon elle sera prise en charge par la brigade des mineurs et placée dans un centre de rééducation. Safia est complètement affolée par le risque de se retrouver enfermée avec des délinquantes, elle fait une crise de nerfs et perd la voix. Finalement elle parvient à repartir. Maintenant Safia veut récupérer son enfant mais risque, du coup, de retomber sous l’autorité de la brigade des mineurs et d’être placée au centre de rééducation.

TAHER ET Violence et travail social en psychiatrie

Violence et travail social en psychiatrie
Mme Marie-Claire FILLOT
Chargée de la Direction des activités sociales et médico-sociales
De l’EPS esquirol,
et son équipe
J’interviendrai ici autour des problèmes que pose la mise en place des lois et dispositifs sociaux en
psychiatrie.
Mme Boudey du pole Paris Centre m’a transmis ses écrits et Mme Brunet parlera de situation
concernant les enfants.
L’insertion des personnes enfants et adultes prises en charge passe sur le territoire français par l’accès
aux droits. L’accès aux droits nécessite
 une reconnaissance de l’identité du sujet
 un positionnement citoyen dans la demande
En quoi et à qui cela peut il faire violence ? Au travers de différents exemples nous tacherons de
montrer la violence au sujet lui-même, la violence que cela génère entre professionnels, la violence
générée par le temps nécessaire à la mise en place des droits, la violence que cela fait à l’assistant de
service social dans l’exercice d’une fonction régie par un code de déontologie.
Je vais aborder deux points très succinctement.
D’une part la violence physique. Les assistants de service social en psychiatrie sont peu souvent
l’objet d’une violence directe. Comme chacun de nous cela arrive mais nous apprenons vite en intra
hospitalier à écouter la parole infirmière. Parfois cependant le patient ne contient pas sa violence en
général en lien avec sa pathologie plus qu’en lien avec l’obtention de droit. J’ai eu un patient qui a
démoli mon bureau lors d’un entretien (patient toxicomane) ou un patient plusieurs fois incarcéré pour
avoir frappé violemment des éducateurs qui m’a menacé directement et que j’ai sorti du bureau. Après
je tremble beaucoup.
Mais laissons là cette violence rare quand on accepte d’être membre de l’équipe.
Un deuxième point est l’identité. Parfois il est facile de percer le mystère, comme ce Monsieur disant
s’appeler Prénom Mars Nom Attack hospitalisé depuis 4 jours, qui au cours du premier entretiensocial en lui demandant où et à quel nom il recevait son courrier a pu dire qui il était cela relève plus
de la manipulation dans ce cas que du trouble psychique.
Par contre quand le trouble identitaire est lié à la pathologie il est plus difficile d’intervenir. Mme A
hospitalisée en HO sans identité « les se disant » comme nous en avons l’habitude. Après plusieurs
semaines de traitement une reconstitution de son parcours réalisée par différents membres de l’équipe
finit par être identifiée avec certitude. Cependant Mme A dont le nom se rapporte pour elle à sa
souffrance refuse de se reconnaître sous ce nom et ce prénom. Elle refuse de faire des demandes de
papiers d’identité elle refuse de se faire photographier ne se reconnaissant pas sous cette identité ni sur
la photo. Donc pas de mise en place des droits sociaux et par conséquent pas de possibilités de suivi
en ambulatoire et d’insertion. Que faire sinon poursuivre l’hospitalisation, que faire pour Mme A pour
qui toute démarche est une violence qui lui est faite, qui peut la déstabiliser. Que faire sinon travailler
dans un lien avec le thérapeute, parler des droits sans y accéder dans notre réalité qui n’est pas la
sienne.
Chacun de nous connaissons ces patients très enfermés dans leur trouble psychiatrique et qui malgré
l’attention portée, malgré les traitements sont difficiles à remettre dans une situation de droit.
Parlons de choses plus simples Mme S connue depuis 2003 ayant fait de multiples séjours hospitaliers
en HO arrivant incurique et qui fréquente de façon sporadique le CMP. Rien n’a pu se construire pour
elle durant ces 5 années pour stabiliser sa situation. Passant d’errance, de voyage dit pathologique à
quelques hébergements hôteliers. Mme S est très en colère et le fait savoir lors de ses hospitalisations
où elle se sent privée de liberté. Les traitements prescrits ont peu d’effet et son passé semble à chaque
hospitalisation comme inexistant.
Mais l’hôpital devient de plus en plus presser de voir sortir les patients. Le découragement de l’équipe
passe par « rien n’avance, cela ne sert à rien de la garder à l’hôpital, il faut donc faire des projets
sociaux, ressource et hébergement… » L’assistante de service social qui rencontre la patiente n’arrive
pas à accrocher une relation qui permet la construction d’un projet et en premier une carte d’identité
pour toucher son argent (et oui elle perçoit l’AAH) L’équipe excédée par cette assistante de service
social qui n’arrive à rien (il est parfois facile de pointer un professionnel au décours d’une prise en
charge, ce n’est d’ailleurs pas toujours l’assistante de service social, les médecins sont souvent
concernés) décide de demander au service de police de se déplacer. Mme vit très mal ce projet
d’arrivée de la police et pense qu’on veut la mettre en prison. La démarche sera annulée.
Au décours de la prise en charge et par un des ateliers proposés par les éducateurs aux patients elle
commence à prendre soin d’elle puis une consultation ophtalmo conduira à la prescription de lunette.
Ces lunettes vont conduire Mme à retourner elle-même voir l’assistante de service social pour pouvoirles payer Mme A accepte de faire la déclaration de perte de carte d’identité puis fugue. Personne
n’informe l’assistante de service social de la fugue.
Par contre elle revient au CMP la voir, avec le médecin se négocie alors une hospitalisation à sa
demande. Mme au cours de cette hospitalisation devient charmante avec tous et actrice de sa situation
qui se règle petit à petit. Il reste à contenir les projets logement et insertion qui fusent dans l’équipe,
puisqu’elle est mieux elle devrait pouvoir tout régler en quelques minutes.
Le temps psychique pour la personne soignée pour se réapproprier ses droits n’est pas ou plus le
temps de soin de l’hôpital, cet exemple montre que le CMP peut permettre un temps d’élaboration. Le
temps hospitalier peut donc faire violence et nous le voyons là à l’usager mais aussi à un professionnel
voir à l’équipe.
Nous devons :
 abandonner le « je sais ce qui est bon pour vous »
 acceptez le discours de nos patients « je sais ce que je veux »

et travailler avec sous peine d’être impuissant à penser l’autre comme acteur de sa vie. Ceci est
parfois difficile à tenir comme position.
Je vais maintenant passer la parole à Mme Brunet assistante de service social en pédopsychiatrie pôle
Paris Centre Est.
Je vais évoquer aujourd’hui à travers des expériences récentes comment les violences institutionnelles
peuvent mettre à mal l’existence et la prise en charge thérapeutique des jeunes enfants suivis et, en
particulier ceux qui sont nés en France de parents dits « sans papier ».
Cette formule « sans papier » évoque un manque, elle dénonce une irrégularité et vise l’identité sociale
de la personne.
Cependant dans la loi française ces parents, et souvent pour nous les femmes, seules doivent répondre
pour l’enfant aux critères de sécurité, d’éducation et de soin prévu par la loi. La violence se joue au
quotidien dans les actes les plus basiques de la vie. Manger, dormir se soigner protéger son intimité…
L’aide apportée par le passé à ces familles sur Paris par l’Aide sociale à l’enfance est remise en
question et non systématique. Les hébergements hôteliers parisiens du Samu Social se raréfient et les
familles sont ballottées de Paris au Val d’Oise puis dans l’Essonne ce qui met à mal une scolarisation
ou un projet de soin. L’accès à l’aide médicale se complexifie. Globalement il semble que les droits et
l’assistance se rarifient et sont de plus en plus laissés au bon vouloir de « guichetier ». Comment
mettre en place une prise en charge pour un enfant dans un tel contexte ?Prenons Arthur et sa maman. Arthur a dans son sac à dos qui ne le quitte pas de la journée son carnet
de santé et quelques documents administratifs qui le lient à sa mère et au territoire français. Ils sont
accompagnés au CMP par des personnes travaillant pour une association. L’enfant est pris en charge
en terme de soin sur le CMP. Mais le problème du logement revient régulièrement, agit soit par la
mère, soit par l’association, voir même par les membres de l’équipe du CMP.
Malgré des recherches, malgré les appuis auprès des partenaires connus, la prise en charge d’une mère
sans papier et son enfant est difficile, voire impossible (seuls les centres d’urgence de nuit leur sont
accessibles). Pourtant les soins qui se mettent en place sont bénéfiques à l’enfant. Combien de temps
cette mère allant d’hébergement en hébergement, errant dans paris avec ses migraines dans la journée
arrivera t elle à conduire son enfant vers le soin ? Pourquoi les institutions et les associations ne
prennent-elles pas en compte un projet de soin pour monter un projet de stabilisation par
l’hébergement ?
Sur un autre plan j’évoquerai la situation de Basile intégré à l’école tous les matins et pris en charge en
soin l’après midi. L’école accepte Basile si une Aide à la vie scolaire est présente. La loi du 11 février
2005 le prévoit au titre de l’insertion scolaire. Le médecin de l’enfant en fait la demande à la MDPH et
un projet d’intégration scolaire est mis en place avec les responsables légaux de l’enfant, l’école et le
lieu de soin.
Cette AVS est recrutée sur des fonds conseil général et les contrats sont précaires. L’insertion de
Basile est plutôt positive jusqu’à ce que l’AVS s’absente pour maladie. Le chef d’établissement
prévient la mère des deux jours d’absence. La mère se présente deux jours après et l’AVS n’arrive pas.
La mère est contrainte de faire demi tour avec son enfant qui pleure parce qu’il veut aller à l’école.
Nous apprenons aussi que le contrat de l’AVS risque de ne pas être renouvelé sans que les
intervenants de l’école ou du soin sachent comment et qui contacter pour trouver une solution
permettant la poursuite de la scolarisation de Basile. Chaque acteur met de la bonne volonté mais
l’école a besoin d’aide pour cette scolarisation l’enseignant a 24 élèves dans sa classe et n’a pas assez
de temps pour Basile, le lieu de soin n’est pas un lieu de scolarisation … l’enfant est là à l’épicentre
d’une zones de fractures institutionnelles.
Un dernier exemple de ces violences au quotidien. Mme D doit renouveler l’aide médicale, une
attestation provisoire de 3 mois lui a été remise où ne figure plus son enfant que nous suivons. Elle
doit compléter un petit formulaire avec deux colonnes une pour les ressources et une pour les
dépenses.
Cette femme sans papier, sans ressource ne peut compléter un tel document puisqu’elle n’a ni
ressource, ni dépense. Il en est ainsi lorsque l’on est aidé par les organismes caritatifs. La personne que
je contacte à la sécurité sociale me dit Mme personne ne vit pas sans argent et Mme D doit remplir ledocument. Je décide donc d’accompagner Mme D. avant je recherche les horaires d’ouverture du
bureau réponse « il faut venir le matin très tôt et faire la queue »
J’obtiens quand même un rendez-vous. Sur les lieux les personnes présentes évoquent leurs
inquiétudes « tout dépend de leur humeur, est ce que notre tête leur reviendra… » Une femme dont
l’enfant est hospitalisée se fait renvoyer « il a bien un père cet enfant, demandez lui une attestation
comme quoi il ne veut pas le prendre sur sa sécurité sociale »
Enfin dans le bureau avec Mme D l’agent administratif en me disant qu’il ne va pas rester longtemps à
ce poste s’obstine à régler notre problème sur son ordinateur récalcitrant. Il ne nous demande aucun
justificatif et entre dans le fameux formulaire des chiffres fictifs qui permettront la réouverture des
droits
Toutes ses petites histoires de violence ordinaire sont à prendre en compte car elles ont une incidence
sur :
 La santé des adultes et enfants que nous prenons en charge
 le projet de soin des usagers
 sur nous aussi qui devons accompagner que nous soyons travailleurs sociaux, médecins ou
soignants
Citons pour conclure J P Sartre « la violence, sous quelque forme qu’elle se manifeste, est un échec »

ROLE DE L4ASSISTANT SOCIAL EN PSYCHIATRIE 1

Rappel des missions des assistantes sociales au sein du centre hospitalier

L’action sociale repose sur une connaissance globale de la situation de la personne afin de pouvoir engager des actions visant à améliorer ses conditions de vie sur le plan social, sanitaire, familial, économique, professionnel et culturel. Elle tient compte des difficultés mais également des potentialités de la personne et de son environnement (milieu urbain ou rural). Les assistantes sociales de l’établissement entretiennent des relations étroites avec les équipes soignantes afin de pouvoir envisager un projet de sortie cohérent et en adéquation avec les difficultés liées à la pathologie de chaque patient. Dans cet objectif, elles participent généralement aux synthèses hebdomadaires de chaque unité.

L’action sociale s’inscrit donc dans un travail d’équipe pluridisciplinaire dans laquelle l’assistante sociale a une place qui varie cependant en fonction des équipes.

La spécificité de l’intervention sociale au centre hospitalier se situe principalement dans l’évaluation et l’orientation des patients. En ce qui concerne le suivi des patients en extrahospitalier, l’intervention sociale réside dans le suivi au long cours des patients. Un de ses objectifs est de maintenir le patient dans son milieu de vie en favorisant son autonomie, limitant ainsi l’hospitalisation.

L’évaluation de chaque situation permet de mettre en évidence des difficultés diverses. Souvent sollicitée pour une démarche d’apparence simple (renouvellement d’une allocation par exemple), l’assistante sociale découvre, lors de son évaluation, une situation beaucoup plus complexe qui nécessite de multiples interventions et démarches pouvant retarder, voire empêcher, une sortie d’hospitalisation.

L’évaluation peut également mettre en évidence une impossibilité de retour à domicile. L’assistante sociale doit donc trou-ver d’autres alternatives pour permettre la sortie du patient dans de bonnes conditions

Certaines situations ne permettent pas toujours de donner une réponse (patients non stabilisés ou ayant épuisé les différentes solutions proposées). Des patients hospitalisés au long cours le sont devenus malgré de multiples tentatives de sortie.

Au CH de La Chartreuse, il y a une assis-tante sociale par secteur géographique et notre activité s’exerce sur l’intrahospitalier (unité ouverte et fermée) ainsi que dans l’extrahospitalier : CMP et Hôpital de Jour.

Dans la pratique notre intervention se situe dans l’accompagnement des démarches et, dans certaines situations, dans‘‘le faire à la place de’’…

 

Le maintien des droits et/ou ouverture des droits :

Sécurité sociale :

–              permettre les soins et la prise en charge du séjour :

●●  CMU de base

●● CMU complémentaire en cas d’absence de mutuelle ou aide à la complémentaire si ressources suffisantes

●● réouverture des droits (feuilles de paye, etc.)

●● rattachement en tant qu’ayant droit.

●● solliciter le médecin pour savoir si le patient peut ou non prétendre à un 100 %

●●  Prestations supplémentaires pour

le forfait journalier.

Ressources :

faire valoir les droits aux indemnités journalières

établir le bulletin d’hospitalisation et feuilles de paye, prévenir l’employeur et lui demander de renvoyer l’attestation à la sécurité sociale, aborder la question du maintien de salaire

aider à recourir aux aides sociales permettant d’obtenir des ressources (RMI/RSA) ; l’API en cas de séparation ou de divorce

étudier avec le médecin la possibilité d’une AAH, d’une invalidité sécurité sociale.

Logement :

accompagner dans la recherche du logement :

● établir les dossiers HLM

● orienter sur des agences immobilières

● travailler en lien avec les

équipes des appartements protégés dans la solution d’un logement adapté (appartement-tremplin)

● établir des demandes dans les résidences sociales – maisons relais – travail de partenariat avec les équipes dans les mai-sons de retraite

● obtenir le soutien de l’association hospitalière (aide financière et proposition d’appartement)

● chercher des financements pour le dépôt de garantie(CILCO – FSL)

procéder autant que faire se peut au maintien dans le logement :

●● permettre de rétablir la situation (FSL)

●● suggérer l’intervention de partenaires dans le logement

●● mettre en place des aides à domicile lors de la sortie du patient

●● solliciter l’intervention de la SDAT pour des nettoyages, remise en état.

L’Assistant de Service Social en Secteur de Psychiatrie

La mission du service social hospitalier

-Il y est précisé qu’il s’agit « d’aider les personnes, les familles ou les groupes qui connaissent des difficultés sociales à retrouver leur autonomie, et de faciliter leur insertion ». Plus particulièrement « les assistants de service social ont pour mission de conseiller, d’orienter et de soutenir les personnes accueillies et leurs familles, de les aider dans leurs démarches et d’informer les services dont ils relèvent pour l’instruction d’une mesure d’action sociale. »

« dans les secteurs psychiatriques, les personnels socio-éducatifs font partie intégrante de l’équipe pluridisciplinaire et contribuent, dans le respect de la déontologie de chacun, au projet thérapeutique ».

L’ensemble de ces textes met en évidence cette particularité du travail des assistants sociaux qui les situe à une place à l’interface du sanitaire et du social. Leur action s’inscrit en permanence dans une articulation subtile entre la prise en compte de la pathologie et ses effets en terme d’handicaps et d’inadaptations diverses et la réalité sociale, économique et administrative toujours plus exigeante.

Le fait d’être partie prenante du projet de soin élaboré par l’ensemble de l’équipe pluridisciplinaire de secteur permet à la fois d’apporter l’éclairage de la donne sociale à la réflexion collective et d’accompagner le processus thérapeutique dans toutes ces étapes

A.S. en psychiatrie est une spécialisation qui se construit en collaboration avec l’équipe  pluridisciplinaire, avec l’aide de ses pairs, par la formation continue mais aussi au quotidien par  l’expérience.  Dans ce cadre, l’assistant social agit avec les personnes, les familles, éventuellement les groupes  par une approche globale pour :

-améliorer leurs conditions de vie sur le plan social, sanitaire, familial, économique, culturel  et professionnel,

-développer leurs propres capacités à maintenir ou restaurer leur autonomie et faciliter leur  place dans la société,

-mener avec eux toute action susceptible de prévenir ou de surmonter leurs difficultés.

*Les membres du GERSSP  (Groupe d’étude et de recherches sur le service social en psychiatrie) souhaitent insister sur l’importance que nous attachons au maintien du rattachement des assistants sociaux de psychiatrie à l’équipe pluridisciplinaire de secteur psychiatrique. Cette position n’a aucun caractère corporatiste, mais s’appuie sur une analyse des fonctions et des missions du service social hospitalier dont le service social en psychiatrie fait partie.
Les missions du service social en psychiatrie comportent plusieurs facettes : 

– des missions de conseil, d’orientation, et de soutien des personnes accueillies et leurs familles
– des missions d’aide de ces personnes dans leurs démarches et d’information des services dont ils relèvent pour une mesure d’action sociale
– des missions de contribution à toute action susceptible de prévenir les difficultés sociales ou médico-sociales rencontrées par la population ou de mise en œuvre d’actions pour y remédier
– des missions de coordination avec d’autres institutions ou services sociaux ou médico-sociaux dans l’intérêt de ces personnes.
Cette appartenance de l’assistant social à l’équipe de psychiatrie infanto-juvénile, générale ou pénitentiaire permet d’apporter des réponses pertinentes au problèmes rencontrés par les patients les plus en difficulté ainsi qu’à leurs familles
Une grande partie de la file active de la psychiatrie confrontée à des difficultés sociales relève bien entendu d’un appui des services sociaux départementaux, municipaux, des caisses d’assurance maladie, de la justice, de l’éducation nationale et de différents autres domaines. Il est cependant illusoire de penser que tous ces dispositifs soient en mesure de répondre aux besoins d’intervention que requiert la part de la file active des patients présentant des troubles aigus ou des troubles sévères et persistants de longue évolution.
La fonction du service social en psychiatrie est bien de jouer un rôle d’interface entre le patient, son entourage, l’équipe pluridisciplinaire de psychiatrie et d’autres composantes de l’organisation hospitalière, ainsi que tous les acteurs institutionnels publics ou privés du champ sanitaire, social et médico-social susceptibles d’apporter leur concours à leur réadaptation, et au maintien de leur insertion au sein de la communauté.
Cette action du service social, est à développer en direction des individus et des groupes confrontés à des difficultés sociales spécifiques en relation avec leur état de santé ou le handicap généré par leur pathologie.
Il s’agit également pour les assistants sociaux d’identifier les facteurs sociaux susceptibles d’avoir un impact négatif sur les personnes souffrant de troubles mentaux, sur une déstabilisation ou une amélioration de leur état de santé, sur les causes consistant un frein ou un appui à leur insertion, afin de participer à la conception, la mise en œuvre, voire dans certains cas, la gestion d’actions transversales de prévention, de réadaptation, d’accompagnement, d’insertion, de développement.
Il ne s’agit pas de se substituer aux missions et fonctions des travailleurs sociaux des différents dispositifs publics ou privés du champ social ou médico-social.
Il s’agit, bien au contraire, de développer une action complémentaire à la leur, visant à faciliter l’évaluation des besoins des personnes souffrant de troubles mentaux, contribuant ainsi à l’élaboration d’un projet thérapeutique pertinent, à la définition de stratégies et d’actions adaptées en matière de prévention, de réadaptation et d’insertion.
L’assistant social de psychiatrie est un acteur :
– qui appuie l’équipe de psychiatrie en apportant ses compétences, son expertise en matière sociale pour définir et développer un projet de prise en charge cohérent répondant aux besoins des patients
– qui facilite pour les patients l’accès aux différentes mesures contribuant au respect de leurs droits et l’accès à la citoyenneté
– qui facilite leur accès aux différents dispositifs d’insertion et la résolution de difficultés sociales parfois majeures
– qui peut jouer un rôle précieux au sein des CMP dans l’accueil des personnes et l’évaluation de leurs difficultés ( il s’agit là aussi bien de l’accueil des malades et/ou des personnes de leur entourage que de différents professionnels en difficulté du secteur social )
– qui contribue de manière efficace à la limitation des prises en charge temps plein en tant que de besoin
– qui a des compétences pour développer la coordination des actions en lien avec le champ social et médico-social dans le cadre d’un travail en réseau
– qui par ses connaissances des problématiques peut contribuer utilement aux travaux des instances de réflexion et de concertation internes au dispositif hospitalier ou sanitaire ( SROS, projet d’établissement, démarche qualité et accréditation, conseil départemental ou régional de santé mentale, conseil de santé mentale de secteur ), ou départementales animés par les services déconcentrés de l’Etat et le Conseil Général ( schéma départemental des handicapés, plan départemental des travailleurs handicapés, plan départemental du logement des personnes les plus démunies, schéma départemental des CHRS, schéma départemental de gérontologie, schéma départemental de la protection de l’enfance et de l’adolescence, schéma départemental des résidences sociales, programme régional d’accès à la prévention et aux soins, comité départemental de coordination des politiques de prévention et de lutte contre l’exclusion, etc…)
– qui peut contribuer à la recherche clinique, épidémiologique, et sur les systèmes de soins, et développer des actions de recherche en travail social
– qui peut assurer des fonctions d’enseignement aussi bien au sein des dispositifs de formations initiales (assistants sociaux, éducateurs, infirmiers, etc) que des dispositifs de formation continue.
Pour terminer, il nous paraît important de souligner un point capital.
Ce n’est un secret pour personne que la majorité des dispositifs d’action sociale, ont vu leur action recentrée sur des politiques ciblées depuis la mise en œuvre de la décentralisation. Cette évolution est parfois loin d’avoir produit un effet positif sur la prise en charge des problèmes rencontrés par les personnes souffrant de troubles mentaux. Une grande partie des dispositifs d’action sociale sont saturés à l’heure actuelle. La majorité des assistants sociaux de ces dispositifs sont débordés par la demande d’interventions et l’ampleur de la tâche. Dans beaucoup de départements l’articulation de l’action des divers services sociaux spécialisés avec celle des services sociaux des Conseils Généraux est devenue plus difficile, aussi bien pour des raisons techniques, que des raisons politiques.

La réduction du temps de travail n’est pas faite pour faciliter les choses. Dans ce contexte tous les professionnels passés aux 35 heures, qui ont dans leurs missions des tâches d’articulation et de coordination, sont confrontés à des difficultés supplémentaires à l’heure actuelle. La réduction du temps de travail au sein de la Fonction Publique Hospitalière va encore venir compliquer la situation dans ce domaine.
La psychiatrie doit continuer sans conteste à développer des efforts pour s’articuler et apporter un appui à ces dispositifs sociaux et médico-sociaux en vue d’améliorer les réponses à apporter aux difficultés rencontrées par les populations confrontées à des problèmes de santé mentale.
Le service social en psychiatrie demeure un acteur essentiel dans la réalisation de cet objectif.
Dans son rapport de juillet 1997, le Conseil Economique et Social soulignait que « le rôle du personnel socio-éducatif de psychiatrie va croissant avec la précarisation toujours plus grande des malades, dans un environnement qui n’est pas favorable à leur insertion ni à leur réinsertion. En effet, la réinsertion sociale et professionnelle impose, dans le contexte économique et social actuel, leur association au suivi des patients. Ce personnel à la charnière entre le sanitaire et le social, joue et jouera plus encore à l’avenir un rôle essentiel. »

Les assistants de Service Social spécialisés en Psychiatrie

Par la mission du Service Social Hospitalier tel qu’il a été défini par le législateur2, par la finalité de l’action sociale et la déontologie propre à leur métier3, par la discipline médicale qu’ils contribuent à servir, par la Politique de Santé Publique de Santé Mentale à laquelle ils participent, les Assistants de Service Social spécialisés en Psychiatrie ont vocation à proposer à ces patients en danger d’exclusion, un accompagnement social adapté à la nature de leurs difficultés.

Professionnel singulier, placé au sein de l’équipe de santé mentale, dont l’action et le statut le situent à la charnière entre le « dedans » et le « dehors », l’assistant de service social, apporte sa contribution particulière à la concrétisation des projets des patients et des équipes.
Dans le prolongement de l’action de l’équipe médicale sur la reconstruction identitaire, il s’ingénie à la restauration des liens sociaux et à la reconnaissance de la citoyenneté des patients.
Il concourt à élaboration des projets en les ajustant aux réalités concrètes et en les adaptant au contexte de vie des patients.
Son action vient s’inscrire à contre courant des phénomènes d’exclusion qu’il s’efforce de contenir.
Il s’attache à la restauration des perspectives d’intégration sociale pour les patients isolés par les pathologies les plus invalidantes.

Un malentendu existe cependant entre la finalité et les moyens du Service Social.

Celui-ci s’explique par une confusion généralement faite entre les moyens propres au travail social : méthodologie d’intervention4, éthique, qualité de la relation (qui relèvent de sa responsabilité propre), et les moyens dont il dispose pour accomplir sa mission lesquels sont constitués par les outils que la collectivité met, (ou ne met pas), à sa disposition pour venir en aide aux personnes en difficulté.

Un accompagnement social pleinement exercé

C’est ainsi que l’accompagnement social effectué par l’Assistant Social de psychiatrie peut s’exprimer pleinement dès lors qu’il existe une cohérence entre les politiques impulsées :
par le législateur, qui définit ses missions, son cadre d’exercice et les politiques sociales qu’il met en œuvre ;
par la direction de l’hôpital, qui met à la disposition de sa mission les moyens nécessaires aux actions qu’il mène dans le cadre de la politique nationale de santé mentale ;
par l’équipe du secteur, animée par son médecin responsable et placée sous son autorité médicale.

De même, la qualité du travail clinique, la cohérence du projet de soins, la prise en compte de la réalité sociale et environnementale des patients par les équipes de soin, ainsi que des relations de confiance inscrites dans la durée entre l’Assistant Social et l’équipe soignante, sont essentiels à la mise en œuvre de ses savoir-faire.

Les défis et les enjeux de demain

Les équipes de psychiatrie sont confrontées à de multiples défis, dont le transfert de charges de l’Etat et de la Sécurité Sociale vers les collectivités locales, l’augmentation des files actives, la réduction des durées de séjour, le délitement du lien social.

Fort de sa formation à la relation d’aide, de sa maîtrise des législations sociales et de leur mise en application, de sa connaissance des réseaux, solidement ancré dans sa triple appartenance (métier/soin/cité), l’Assistant de Service Social de Psychiatrie possède une expertise et un savoir-faire, mis à la disposition du système de soin par le législateur, au bénéfice de la collectivité dans son ensemble.

A l’heure de l’effritement de la majorité des liens sociaux, ce travail d’articulation et de régulation entre d’une part, des individus qui sollicitent l’aide de l’assistante sociale et d’autre part, la collectivité qui organise les règles du « vivre ensemble » apparaît plus que jamais nécessaire à la cohésion d’une société.
Le service social de psychiatrie peut y contribuer. Il dispose des outils méthodologiques adaptés à cette entreprise. Il doit les utiliser mieux, les entretenir, les transmettre, les faire connaître.
Il doit parler plus haut, plus clair, trouver des alliances et sortir d’une position d’exécutant qui n’est pas la sienne.

référence

1. J. FURTOS « De la précarité à l’auto-exclusion, une conférence-débat de l’ass. Emmaüs et de Normale Sup’ » éd. ENS-Rue d’Ulm 2009
2. Cf. Décret du 26/03/1993 et Circulaire du 20/12/1993 sur le Service social Hospitalier
3. Cf. Code de déontologie des Assistants de Service Social sur le site de l’ANAS (Association Nationale des Assistants de Service Social).
4. Conseil Supérieur du Travail Social « L’intervention sociale d’aide à la personne », éd ENSP 1998

 

Fonctions de L’Assistant de Service Social

L’Assistant de Service Social

Fonctions

L’assistant de service social apporte son aide aux personnes en difficultés pour améliorer leurs conditions de vie, développer leurs capacités d’autonomie et mener, avec eux, toute action favorisant l’amélioration de leur situation.

Son intervention revêt diverses formes :

  • Informer sur les procédures, les différents interlocuteurs, l’accès aux droits, à la santé, à la formation…
  • Agir avec les personnes pour surmonter leurs difficultés en tenant compte de leurs potentialités et celles de l’environnement.
  • Orienter, en fonction des demandes, vers les intervenants adéquats, vers des lieux d’accueil et différentes institutions.
  • Mobiliser les moyens, coordonner les différentes démarches, articuler le travail des différents intervenants.
  • Assurer un rôle de médiation entre la personne et les différents intervenants en intégrant les logiques spécifiques.
  • Participer au développement social de quartiers ou de collectivités et à la mise en œuvre de projets d’intérêt collectif.

Ces actions peuvent être menées auprès d’enfants, d’adolescents, d’adultes, de familles ou de personnes âgées. Elles requièrent la collaboration avec d’autres travailleurs sociaux et divers partenaires de l’action sociale (élus locaux, caisses d’assurance-maladie, d’allocation familiale…)

Ce métier nécessite une bonne culture générale, un intérêt pour les problèmes humains et sociaux, une aptitude aux relations et à la communication.

Lieux d’exercice de la profession

L’assistant de service social peut travailler pour de multiples employeurs tels que Conseils Généraux, municipalités, hôpitaux, organismes publics ou semi-publics, associations, entreprises, établissements sanitaires et sociaux, caisses d’allocations familiales, Caisses primaires d’assurance maladie, établissements scolaires.

Ses activités sont de formes diverses :

en polyvalence de secteur: il étend son action à l’ensemble de la population d’un secteur géographique

en polyvalence de catégorie: il s’adresse aux personnes faisant partie d’un secteur d’activité particulier (grandes entreprises, SNCF, CPAM…)

en spécialisé: il intervient dans des domaines spécifiques (santé scolaire, psychiatrie…)

L’entrée en formation

Le Diplôme d’Etat d’assistant de service social est accessible en formation initiale mais également dans le cadre de la validation des acquis de l’expérience (VAE).

Pour être admis à suivre la formation préparant au Diplôme d’Etat d’Assistant de Service Social, les candidats doivent répondre aux conditions suivantes :

Conditions d’admission

Soit être titulaire :

  • du baccalauréat
  • d’un des titres admis en dispense du dit baccalauréat
  • du diplôme d’accès aux études Universitaires (DAEU)
  • des diplômes ou certificats permettant l’exercice des professions sanitaires ou sociales

Soit avoir subi avec succès « l’examen de niveau » organisé chaque année par la DRASS.

Et avoir réussi les épreuves d’admission organisées avant chaque rentrée scolaire par les centres de formation.

La formation

La réforme de juin 2004 prévoit que la formation sur trois ans préparant au Diplôme d’Etat d’assistant de service social comprend 1740 heures d’enseignements théoriques et 12 mois de stage.

Désormais quatre blocs de compétence (les interventions professionnelles en service social, l’expertise sociale, la communication professionnelle et l’implication dans les dynamiques partenariales, institutionnelles et inter-institutionnelles) fondent l’architecture de la formation basée sur le principe de l’alternance.

La formation théorique est organisée en 8 unités de formation contributives:

  • Théorie et pratique de l’intervention en service social
  • Philosophie de l’action, éthique
  • Droit
  • Législation et politiques sociales
  • Sociologie, anthropologie, ethnologie
  • Psychologie, science de l’éducation, science de l’information et de la communication
  • Economie, démographie
  • Santé

La formation pratique est assurée lors de 2 ou 3 stages professionnels. Ils sont organisés auprès d’institutions agréées « sites qualifiants » en fonction du projet d’accueil présenté sous la responsabilité d’un référent désigné par son employeur.

Certaines écoles, selon leur projet pédagogique, préparent, de manière concomitante, le DEASS et une licence universitaire.

Le Diplôme d’Etat

La formation est sanctionnée par le Diplôme d’Etat d’assistant de service social délivré par le directeur régional des affaires sanitaires et sociales au nom du ministre chargé des affaires sociales.

Les épreuves du diplôme d’Etat comprennent 4 épreuves:

  • une épreuve de dossier de communication réalisée en établissement de formation,
  • trois épreuves organisées en centres d’examen interrégionaux :
    • une épreuve de connaissance des politiques sociales,
    • la présentation et la soutenance d’un dossier de pratiques professionnelles,
    • la présentation et la soutenance d’un mémoire d’initiation à la recherche dans le champ professionnel.

Textes et références

Décret n° 2004-533 du 11 juin 2004 relatif au diplôme d’Etat et à l’exercice de la profession d’assistant de service social

Arrêté du 29 juin 2004 relatif au diplôme d’Etat d’assistant de service social

L’Assistant de Service Social en Secteur de Psychiatrie

La mission du service social hospitalier est définie par le décret du 26 Mars 1993. Il y est précisé qu’il s’agit « d’aider les personnes, les familles ou les groupes qui connaissent des difficultés sociales à retrouver leur autonomie, et de faciliter leur insertion ». Plus particulièrement « les assistants de service social ont pour mission de conseiller, d’orienter et de soutenir les personnes accueillies et leurs familles, de les aider dans leurs démarches et d’informer les services dont ils relèvent pour l’instruction d’une mesure d’action sociale. »

La circulaire du 20 Décembre 1993 spécifie que « dans les secteurs psychiatriques, les personnels socio-éducatifs font partie intégrante de l’équipe pluridisciplinaire et contribuent, dans le respect de la déontologie de chacun, au projet thérapeutique ».

L’ensemble de ces textes met en évidence cette particularité du travail des assistants sociaux qui les situe à une place à l’interface du sanitaire et du social. Leur action s’inscrit en permanence dans une articulation subtile entre la prise en compte de la pathologie et ses effets en terme d’handicaps et d’inadaptations diverses et la réalité sociale, économique et administrative toujours plus exigeante.

Le fait d’être partie prenante du projet de soin élaboré par l’ensemble de l’équipe pluridisciplinaire de secteur permet à la fois d’apporter l’éclairage de la donne sociale à la réflexion collective et d’accompagner le processus thérapeutique dans toutes ces étapes.

Muriel LAFFAILLE

Cadre socio-éducatif

Coordinatrice de l’action sociale

EPS de Ville Evrard- Seine Saint Denis

 

A Neuilly sur Marne, le 1er septembre 2006

 

bachiret role de l’assistant social

ASSISTANT SOCIAL EN PSERVICE PSYCHIATRIE

Travail :

–          aider au maintien dans un poste de travail (possibilité d’intervention en lien avec les employeurs et avec le médecin du travail)

 

–          informer sur les différents dispositifs d’insertion professionnelle (travail en collaboration avec Challenge Emploi) mais également orienter sur des projets de formation

 

–          prendre appui si nécessaire avec la

MDPH pour demander une orientation en ESAT, en atelier protégé, solliciter une reconnaissance de travailleur handicapé pour viser à un projet d’accompagnement avec

 

Challenge Emploi.

–          Dans certains cas orienter sur l’AFPA, l’IRFA, organismes de formation professionnelle.

 

Protection Juridique

–          informer sur les différentes modalités de protection juridique, faire une évaluation sociale suffisante pour conforter le médecin dans sa décision d’interpeller le Procureur

 

ou conseiller à la famille de signaler la situation au Juge des Tutelles.

 

Reconnaissance du handicap psychique – établir les dossiers MDPH

● Reconnaissance du statut de

Travailleur Handicapé (TH) ● AAH

● Orientation professionnelle ou en institution.

Dans la continuité des soins :

 

 

–         établir des dossiers de maison de repos et de convalescence

 

–         chercher des solutions pour des orientations dans des établisse-ments spécialisés (Foyer d’Accueil

 

Médicalisé), Résidence ICARE, établissements de cure et de postcure, centres de réadaptation et de réinsertion sociale et/ ou professionnelle.

 

Cet accompagnement suppose un important travail de partenariat et nécessite de faire partie intégrante de l’équipe de soins.

 

La rencontre avec la famille permet souvent d’aider à la compréhension de la situation sociale du patient et en permet une évaluation plus précise. C’est également avec la famille, qu’il est autant que faire se peut, intéressant de pouvoir travailler sur un projet de retour dans le logement ou bien d’autres solutions alternatives. C’est aussi grâce à elle, parce que le patient ne sera pas en mesure d’expliquer sa situation ou de fournir des documents, que nous pouvons avancer dans nos démarches sociales.

L’assistante sociale et la famille

 

Faut-il une hospitalisation pour prendre contact avec l’assistante sociale ?

 

Non, on peut s’adresser à l’assistante sociale du secteur dont dépend la personne.

 

L’assistante sociale travaille en intra-hospitalier et en extrahospitalier avec les

 

CMP.

 

La famille est-elle toujours consultée pour la préparation de la sortie d’un Centre Hospitalier ?

 

Pas nécessairement. Tout dépend de la situation et de la façon dont le médecin voit la prise en charge. On attend que les familles se manifestent mais on ne les sollicite pas car les patients sont majeurs.

 

On ne consulte pas la famille parce que la personne est majeure, mais à la sor-tie, on renvoie la personne malade dans sa famille, en prévenant celle-ci au dernier moment !

 

Cela dépend des secteurs mais c’est malheureusement le cas certaines fois.

 

Et quand il n’y a pas de famille ?

Il y a souvent un tuteur. On essaie qu’il y ait un suivi (consultations, CMP, infirmière

 

à domicile).

 

Y a-t-il des textes de loi concernant le travail avec la famille ?

Non, il n’y en a aucun.

 

L’assistante sociale voit-elle tous les patients hospitalisés ?

Non, elle voit :

 

ceux qui en font la demande (remarque de Francis Jan : les patients sont souvent en ‘‘non demande’’, ce qui est une des caractéristiques de leur pathologie. Remarque de Marie

 

Françoise Jan : les familles doivent demander à la voir).

 

–      ceux pour lesquels le médecin ou l’équipe sollicitent l’assistante sociale.

 

 

L’accompagnement social hors hôpital

 

Lorsque une personne est dans l’incapacité d’entretenir son logement, peut-elle avoir une aide ménagère ?

 

MF Jan : oui, mais c’est à la charge de la personne si elle a moins de 60 ans. Après

60 ans, la personne a droit à l’APA.

 

Précisions de Michelle Castany : on peut demander une aide ménagère de l’ADMR.

 

Pour les handicapés à 80%, le reste à charge est faible

 

MF Jan : Il n’y a pas de solution permettant d’obliger une personne à entretenir son logement. Les SAVS pourraient aider.

 

Mme Gérard : les assistantes sociales de l’hôpital ont fait valoir ce besoin de SAVS quand le directeur a demandé d’arrêter les hospitalisations au long cours.

 

MF Jan : le problème des SAVS est crucial. Le Conseil Général, pour l’instant, n’a pas accepté de créer un SAVS spécifique pour les personnes souffrant de troubles psychiques. Pourtant, un tel SAVS pourrait aider la personne qui a son propre lo-gement comme celle qui vit dans ou près de sa famille.

 

Francis Jan : le nombre de personnes à accompagner est tel qu’il faut une orga-nisation très importante et rien ne vaut

les professionnels. Au Conseil Général, les politiques sont très sensibles au handicap psychique, à cause des problèmes de sécurité, des problèmes d’insalubrité des logements, du tapage nocturne, etc.

 

Annie Virot : A la MDPH, on propose des orientations SAVS même si on sait qu’ac-tuellement les SAVS existants ne peuvent prendre en charge les malades psychiques. Cela permet de montrer le besoin de création d’un SAVS spécifique.

 

 

*L’intégration du service social psychiatrique vaudois dans l’action médicale est facilitée par l’attention qu’accordent les médecins au travail d’équipe. De son côté, en intéressant le praticien au sort familial, professionnel et social du patient traité à l’hôpital ou à la Policlinique, le service social contribue à intégrer la médecine dans l’action sociale et l’enrichit de recherches scientifiques. La médecine sociale dépasse alors le cadre des assurances, des services officiels de santé et des maladies dites sociales; elle intervient lorsque le malade n’est plus seul, pour le protéger contre lui-même ou contre la société, et pour adapter celle-ci à son but: épanouir la personnalité de chaque individu.

La rencontre de la psychiatrie et du service social permet de déterminer à qui s’applique l’intervention médico-sociale, et ce qu’attendent respectivement médecin et assistante sociale l’un de l’autre. Cette évolution se heurte à quelques difficultés: les limites psychiques des usagers du service social, la structure de certaines institutions ou les règles de l’administration; dans son travail au milieu des groupes et de la constellation familiale et professionnelle, l’assistante sociale se heurte au danger d’effritement du secret médical et social. Sa profession n’est protégée encore.

Au sein de la file active des secteurs de psychiatrie adulte, on peut estimer à environ 10% le nombre de patients qui cumulent les handicaps sociaux et les facteurs de risque d’exclusion.
Parmi les facteurs de risque les plus fréquemment rencontrés, citons : la perturbation ou la faiblesse des attachements familiaux, la fréquence des évènements de vie traumatiques, les rapports complexes entretenus avec la réalité et leurs concitoyens, l’accès difficile à l’emploi ou le maintien aléatoire dans l’emploi, la difficulté d’accès à des moyens d’existence propres et suffisants, ou encore la difficulté qu’ont certains patients à gérer leurs moyens d’existence.

En ce qui concerne l’exclusion de leur lieu de vie, pour quelques patients de psychiatrie, les risques d’impossibilité d’accès, de rejet, de perte, d’inadaptation, d’inadéquation, d’utilisation morbide ou mortifère de leur lieu d’habitation peuvent également s’avérer importants.
Ces risques d’exclusion se situent dans les difficultés que ces patients peuvent rencontrer dans la recherche d’un lieu protecteur, au moment de l’entrée dans un logement ou hébergement.
Des freins peuvent aussi subsister dans l’investissement affectif ou dans l’entretien de ce lieu de vie, dans leurs difficultés à en assumer la responsabilité, le financement, à se conformer aux lois, règles, normes, et usages attachés aux modes d’habitation.

 

BACHR ET L’ASSISTANT SOCIAL

ASSISTANT SOCIAL EN PSERVICE PSYCHIATRIE

Travail :

–          aider au maintien dans un poste de travail (possibilité d’intervention en lien avec les employeurs et avec le médecin du travail)

 

–          informer sur les différents dispositifs d’insertion professionnelle (travail en collaboration avec Challenge Emploi) mais également orienter sur des projets de formation

 

–          prendre appui si nécessaire avec la

MDPH pour demander une orientation en ESAT, en atelier protégé, solliciter une reconnaissance de travailleur handicapé pour viser à un projet d’accompagnement avec

 

Challenge Emploi.

–          Dans certains cas orienter sur l’AFPA, l’IRFA, organismes de formation professionnelle.

 

Protection Juridique

–          informer sur les différentes modalités de protection juridique, faire une évaluation sociale suffisante pour conforter le médecin dans sa décision d’interpeller le Procureur

 

ou conseiller à la famille de signaler la situation au Juge des Tutelles.

 

Reconnaissance du handicap psychique – établir les dossiers MDPH

● Reconnaissance du statut de

 

Travailleur Handicapé (TH) ● AAH

● Orientation professionnelle ou en institution.

Dans la continuité des soins :

 

 

–         établir des dossiers de maison de repos et de convalescence

 

–         chercher des solutions pour des orientations dans des établisse-ments spécialisés (Foyer d’Accueil

 

Médicalisé), Résidence ICARE, établissements de cure et de postcure, centres de réadaptation et de réinsertion sociale et/ ou professionnelle.

 

Cet accompagnement suppose un important travail de partenariat et nécessite de faire partie intégrante de l’équipe de soins.

 

La rencontre avec la famille permet souvent d’aider à la compréhension de la situation sociale du patient et en permet une évaluation plus précise. C’est également avec la famille, qu’il est autant que faire se peut, intéressant de pouvoir travailler sur un projet de retour dans le logement ou bien d’autres solutions alternatives. C’est aussi grâce à elle, parce que le patient ne sera pas en mesure d’expliquer sa situation ou de fournir des documents, que nous pouvons avancer dans nos démarches sociales.

L’assistante sociale et la famille

 

Faut-il une hospitalisation pour prendre contact avec l’assistante sociale ?

 

Non, on peut s’adresser à l’assistante sociale du secteur dont dépend la personne.

 

L’assistante sociale travaille en intra-hospitalier et en extrahospitalier avec les

 

CMP.

 

La famille est-elle toujours consultée pour la préparation de la sortie d’un Centre Hospitalier ?

 

Pas nécessairement. Tout dépend de la situation et de la façon dont le médecin voit la prise en charge. On attend que les familles se manifestent mais on ne les sollicite pas car les patients sont majeurs.

 

On ne consulte pas la famille parce que la personne est majeure, mais à la sor-tie, on renvoie la personne malade dans sa famille, en prévenant celle-ci au dernier moment !

 

Cela dépend des secteurs mais c’est malheureusement le cas certaines fois.

 

Et quand il n’y a pas de famille ?

Il y a souvent un tuteur. On essaie qu’il y ait un suivi (consultations, CMP, infirmière

 

à domicile).

 

Y a-t-il des textes de loi concernant le travail avec la famille ?

Non, il n’y en a aucun.

 

L’assistante sociale voit-elle tous les patients hospitalisés ?

Non, elle voit :

 

ceux qui en font la demande (remarque de Francis Jan : les patients sont souvent en ‘‘non demande’’, ce qui est une des caractéristiques de leur pathologie. Remarque de Marie

 

Françoise Jan : les familles doivent demander à la voir).

 

–      ceux pour lesquels le médecin ou l’équipe sollicitent l’assistante sociale.

 

 

L’accompagnement social hors hôpital

 

Lorsque une personne est dans l’incapacité d’entretenir son logement, peut-elle avoir une aide ménagère ?

 

MF Jan : oui, mais c’est à la charge de la personne si elle a moins de 60 ans. Après

60 ans, la personne a droit à l’APA.

 

Précisions de Michelle Castany : on peut demander une aide ménagère de l’ADMR.

 

Pour les handicapés à 80%, le reste à charge est faible

 

MF Jan : Il n’y a pas de solution permettant d’obliger une personne à entretenir son logement. Les SAVS pourraient aider.

 

Mme Gérard : les assistantes sociales de l’hôpital ont fait valoir ce besoin de SAVS quand le directeur a demandé d’arrêter les hospitalisations au long cours.

 

MF Jan : le problème des SAVS est crucial. Le Conseil Général, pour l’instant, n’a pas accepté de créer un SAVS spécifique pour les personnes souffrant de troubles psychiques. Pourtant, un tel SAVS pourrait aider la personne qui a son propre lo-gement comme celle qui vit dans ou près de sa famille.

 

Francis Jan : le nombre de personnes à accompagner est tel qu’il faut une orga-nisation très importante et rien ne vaut

les professionnels. Au Conseil Général, les politiques sont très sensibles au handicap psychique, à cause des problèmes de sécurité, des problèmes d’insalubrité des logements, du tapage nocturne, etc.

 

Annie Virot : A la MDPH, on propose des orientations SAVS même si on sait qu’ac-tuellement les SAVS existants ne peuvent prendre en charge les malades psychiques. Cela permet de montrer le besoin de création d’un SAVS spécifique.

 

MISSION DE L’ASSISTANT SOCIAL EN PSYCHIATRIE 1

Rappel des missions des assistantes sociales au sein du centre hospitalier

L’action sociale repose sur une connaissance globale de la situation de la personne afin de pouvoir engager des actions visant à améliorer ses conditions de vie sur le plan social, sanitaire, familial, économique, professionnel et culturel. Elle tient compte des difficultés mais également des potentialités de la personne et de son environnement (milieu urbain ou rural). Les assistantes sociales de l’établissement entretiennent des relations étroites avec les équipes soignantes afin de pouvoir envisager un projet de sortie cohérent et en adéquation avec les difficultés liées à la pathologie de chaque patient. Dans cet objectif, elles participent généralement aux synthèses hebdomadaires de chaque unité.

L’action sociale s’inscrit donc dans un travail d’équipe pluridisciplinaire dans laquelle l’assistante sociale a une place qui varie cependant en fonction des équipes.

La spécificité de l’intervention sociale au centre hospitalier se situe principalement dans l’évaluation et l’orientation des patients. En ce qui concerne le suivi des patients en extrahospitalier, l’intervention sociale réside dans le suivi au long cours des patients. Un de ses objectifs est de maintenir le patient dans son milieu de vie en favorisant son autonomie, limitant ainsi l’hospitalisation.

L’évaluation de chaque situation permet de mettre en évidence des difficultés diverses. Souvent sollicitée pour une démarche d’apparence simple (renouvellement d’une allocation par exemple), l’assistante sociale découvre, lors de son évaluation, une situation beaucoup plus complexe qui nécessite de multiples interventions et démarches pouvant retarder, voire empêcher, une sortie d’hospitalisation.

L’évaluation peut également mettre en évidence une impossibilité de retour à domicile. L’assistante sociale doit donc trou-ver d’autres alternatives pour permettre la sortie du patient dans de bonnes conditions

Certaines situations ne permettent pas toujours de donner une réponse (patients non stabilisés ou ayant épuisé les différentes solutions proposées). Des patients hospitalisés au long cours le sont devenus malgré de multiples tentatives de sortie.

Au CH de La Chartreuse, il y a une assis-tante sociale par secteur géographique et notre activité s’exerce sur l’intrahospitalier (unité ouverte et fermée) ainsi que dans l’extrahospitalier : CMP et Hôpital de Jour.

Dans la pratique notre intervention se situe dans l’accompagnement des démarches et, dans certaines situations, dans‘‘le faire à la place de’’…

Le maintien des droits et/ou ouverture des droits :

Sécurité sociale :

–              permettre les soins et la prise en charge du séjour :

●●  CMU de base

●● CMU complémentaire en cas d’absence de mutuelle ou aide à la complémentaire si ressources suffisantes

●● réouverture des droits (feuilles de paye, etc.)

●● rattachement en tant qu’ayant droit.

●● solliciter le médecin pour savoir si le patient peut ou non prétendre à un 100 %

●●  Prestations supplémentaires pour

le forfait journalier.

Ressources :

faire valoir les droits aux indemnités journalières

établir le bulletin d’hospitalisation et feuilles de paye, prévenir l’employeur et lui demander de renvoyer l’attestation à la sécurité sociale, aborder la question du maintien de salaire

aider à recourir aux aides sociales permettant d’obtenir des ressources (RMI/RSA) ; l’API en cas de séparation ou de divorce

étudier avec le médecin la possibilité d’une AAH, d’une invalidité sécurité sociale.

Logement :

accompagner dans la recherche du logement :

● établir les dossiers HLM

● orienter sur des agences immobilières

● travailler en lien avec les

équipes des appartements protégés dans la solution d’un logement adapté (appartement-tremplin)

● établir des demandes dans les résidences sociales – maisons relais – travail de partenariat avec les équipes dans les mai-sons de retraite

● obtenir le soutien de l’association hospitalière (aide financière et proposition d’appartement)

● chercher des financements pour le dépôt de garantie(CILCO – FSL)

procéder autant que faire se peut au maintien dans le logement :

●● permettre de rétablir la situation (FSL)

●● suggérer l’intervention de partenaires dans le logement

●● mettre en place des aides à domicile lors de la sortie du patient

●● solliciter l’intervention de la SDAT pour des nettoyages, remise en état.

L’Assistant de Service Social en Secteur de Psychiatrie

La mission du service social hospitalier

-Il y est précisé qu’il s’agit « d’aider les personnes, les familles ou les groupes qui connaissent des difficultés sociales à retrouver leur autonomie, et de faciliter leur insertion ». Plus particulièrement « les assistants de service social ont pour mission de conseiller, d’orienter et de soutenir les personnes accueillies et leurs familles, de les aider dans leurs démarches et d’informer les services dont ils relèvent pour l’instruction d’une mesure d’action sociale. »

« dans les secteurs psychiatriques, les personnels socio-éducatifs font partie intégrante de l’équipe pluridisciplinaire et contribuent, dans le respect de la déontologie de chacun, au projet thérapeutique ».

L’ensemble de ces textes met en évidence cette particularité du travail des assistants sociaux qui les situe à une place à l’interface du sanitaire et du social. Leur action s’inscrit en permanence dans une articulation subtile entre la prise en compte de la pathologie et ses effets en terme d’handicaps et d’inadaptations diverses et la réalité sociale, économique et administrative toujours plus exigeante.

Le fait d’être partie prenante du projet de soin élaboré par l’ensemble de l’équipe pluridisciplinaire de secteur permet à la fois d’apporter l’éclairage de la donne sociale à la réflexion collective et d’accompagner le processus thérapeutique dans toutes ces étapes

 

*Les membres du GERSSP  (Groupe d’étude et de recherches sur le service social en psychiatrie) souhaitent insister sur l’importance que nous attachons au maintien du rattachement des assistants sociaux de psychiatrie à l’équipe pluridisciplinaire de secteur psychiatrique. Cette position n’a aucun caractère corporatiste, mais s’appuie sur une analyse des fonctions et des missions du service social hospitalier dont le service social en psychiatrie fait partie.
Les missions du service social en psychiatrie comportent plusieurs facettes : 

– des missions de conseil, d’orientation, et de soutien des personnes accueillies et leurs familles
– des missions d’aide de ces personnes dans leurs démarches et d’information des services dont ils relèvent pour une mesure d’action sociale
– des missions de contribution à toute action susceptible de prévenir les difficultés sociales ou médico-sociales rencontrées par la population ou de mise en œuvre d’actions pour y remédier
– des missions de coordination avec d’autres institutions ou services sociaux ou médico-sociaux dans l’intérêt de ces personnes.
Cette appartenance de l’assistant social à l’équipe de psychiatrie infanto-juvénile, générale ou pénitentiaire permet d’apporter des réponses pertinentes au problèmes rencontrés par les patients les plus en difficulté ainsi qu’à leurs familles
Une grande partie de la file active de la psychiatrie confrontée à des difficultés sociales relève bien entendu d’un appui des services sociaux départementaux, municipaux, des caisses d’assurance maladie, de la justice, de l’éducation nationale et de différents autres domaines. Il est cependant illusoire de penser que tous ces dispositifs soient en mesure de répondre aux besoins d’intervention que requiert la part de la file active des patients présentant des troubles aigus ou des troubles sévères et persistants de longue évolution.
La fonction du service social en psychiatrie est bien de jouer un rôle d’interface entre le patient, son entourage, l’équipe pluridisciplinaire de psychiatrie et d’autres composantes de l’organisation hospitalière, ainsi que tous les acteurs institutionnels publics ou privés du champ sanitaire, social et médico-social susceptibles d’apporter leur concours à leur réadaptation, et au maintien de leur insertion au sein de la communauté.
Cette action du service social, est à développer en direction des individus et des groupes confrontés à des difficultés sociales spécifiques en relation avec leur état de santé ou le handicap généré par leur pathologie.
Il s’agit également pour les assistants sociaux d’identifier les facteurs sociaux susceptibles d’avoir un impact négatif sur les personnes souffrant de troubles mentaux, sur une déstabilisation ou une amélioration de leur état de santé, sur les causes consistant un frein ou un appui à leur insertion, afin de participer à la conception, la mise en œuvre, voire dans certains cas, la gestion d’actions transversales de prévention, de réadaptation, d’accompagnement, d’insertion, de développement.
Il ne s’agit pas de se substituer aux missions et fonctions des travailleurs sociaux des différents dispositifs publics ou privés du champ social ou médico-social.
Il s’agit, bien au contraire, de développer une action complémentaire à la leur, visant à faciliter l’évaluation des besoins des personnes souffrant de troubles mentaux, contribuant ainsi à l’élaboration d’un projet thérapeutique pertinent, à la définition de stratégies et d’actions adaptées en matière de prévention, de réadaptation et d’insertion.
L’assistant social de psychiatrie est un acteur :
– qui appuie l’équipe de psychiatrie en apportant ses compétences, son expertise en matière sociale pour définir et développer un projet de prise en charge cohérent répondant aux besoins des patients
– qui facilite pour les patients l’accès aux différentes mesures contribuant au respect de leurs droits et l’accès à la citoyenneté
– qui facilite leur accès aux différents dispositifs d’insertion et la résolution de difficultés sociales parfois majeures
– qui peut jouer un rôle précieux au sein des CMP dans l’accueil des personnes et l’évaluation de leurs difficultés ( il s’agit là aussi bien de l’accueil des malades et/ou des personnes de leur entourage que de différents professionnels en difficulté du secteur social )
– qui contribue de manière efficace à la limitation des prises en charge temps plein en tant que de besoin
– qui a des compétences pour développer la coordination des actions en lien avec le champ social et médico-social dans le cadre d’un travail en réseau
– qui par ses connaissances des problématiques peut contribuer utilement aux travaux des instances de réflexion et de concertation internes au dispositif hospitalier ou sanitaire ( SROS, projet d’établissement, démarche qualité et accréditation, conseil départemental ou régional de santé mentale, conseil de santé mentale de secteur ), ou départementales animés par les services déconcentrés de l’Etat et le Conseil Général ( schéma départemental des handicapés, plan départemental des travailleurs handicapés, plan départemental du logement des personnes les plus démunies, schéma départemental des CHRS, schéma départemental de gérontologie, schéma départemental de la protection de l’enfance et de l’adolescence, schéma départemental des résidences sociales, programme régional d’accès à la prévention et aux soins, comité départemental de coordination des politiques de prévention et de lutte contre l’exclusion, etc…)
– qui peut contribuer à la recherche clinique, épidémiologique, et sur les systèmes de soins, et développer des actions de recherche en travail social
– qui peut assurer des fonctions d’enseignement aussi bien au sein des dispositifs de formations initiales (assistants sociaux, éducateurs, infirmiers, etc) que des dispositifs de formation continue.
Pour terminer, il nous paraît important de souligner un point capital.
Ce n’est un secret pour personne que la majorité des dispositifs d’action sociale, ont vu leur action recentrée sur des politiques ciblées depuis la mise en œuvre de la décentralisation. Cette évolution est parfois loin d’avoir produit un effet positif sur la prise en charge des problèmes rencontrés par les personnes souffrant de troubles mentaux. Une grande partie des dispositifs d’action sociale sont saturés à l’heure actuelle. La majorité des assistants sociaux de ces dispositifs sont débordés par la demande d’interventions et l’ampleur de la tâche. Dans beaucoup de départements l’articulation de l’action des divers services sociaux spécialisés avec celle des services sociaux des Conseils Généraux est devenue plus difficile, aussi bien pour des raisons techniques, que des raisons politiques.

La réduction du temps de travail n’est pas faite pour faciliter les choses. Dans ce contexte tous les professionnels passés aux 35 heures, qui ont dans leurs missions des tâches d’articulation et de coordination, sont confrontés à des difficultés supplémentaires à l’heure actuelle. La réduction du temps de travail au sein de la Fonction Publique Hospitalière va encore venir compliquer la situation dans ce domaine.
La psychiatrie doit continuer sans conteste à développer des efforts pour s’articuler et apporter un appui à ces dispositifs sociaux et médico-sociaux en vue d’améliorer les réponses à apporter aux difficultés rencontrées par les populations confrontées à des problèmes de santé mentale.
Le service social en psychiatrie demeure un acteur essentiel dans la réalisation de cet objectif.
Dans son rapport de juillet 1997, le Conseil Economique et Social soulignait que « le rôle du personnel socio-éducatif de psychiatrie va croissant avec la précarisation toujours plus grande des malades, dans un environnement qui n’est pas favorable à leur insertion ni à leur réinsertion. En effet, la réinsertion sociale et professionnelle impose, dans le contexte économique et social actuel, leur association au suivi des patients. Ce personnel à la charnière entre le sanitaire et le social, joue et jouera plus encore à l’avenir un rôle essentiel. »

Les assistants de Service Social spécialisés en Psychiatrie

Par la mission du Service Social Hospitalier tel qu’il a été défini par le législateur2, par la finalité de l’action sociale et la déontologie propre à leur métier3, par la discipline médicale qu’ils contribuent à servir, par la Politique de Santé Publique de Santé Mentale à laquelle ils participent, les Assistants de Service Social spécialisés en Psychiatrie ont vocation à proposer à ces patients en danger d’exclusion, un accompagnement social adapté à la nature de leurs difficultés.

Professionnel singulier, placé au sein de l’équipe de santé mentale, dont l’action et le statut le situent à la charnière entre le « dedans » et le « dehors », l’assistant de service social, apporte sa contribution particulière à la concrétisation des projets des patients et des équipes.
Dans le prolongement de l’action de l’équipe médicale sur la reconstruction identitaire, il s’ingénie à la restauration des liens sociaux et à la reconnaissance de la citoyenneté des patients.
Il concourt à élaboration des projets en les ajustant aux réalités concrètes et en les adaptant au contexte de vie des patients.
Son action vient s’inscrire à contre courant des phénomènes d’exclusion qu’il s’efforce de contenir.
Il s’attache à la restauration des perspectives d’intégration sociale pour les patients isolés par les pathologies les plus invalidantes.

Un malentendu existe cependant entre la finalité et les moyens du Service Social.

Celui-ci s’explique par une confusion généralement faite entre les moyens propres au travail social : méthodologie d’intervention4, éthique, qualité de la relation (qui relèvent de sa responsabilité propre), et les moyens dont il dispose pour accomplir sa mission lesquels sont constitués par les outils que la collectivité met, (ou ne met pas), à sa disposition pour venir en aide aux personnes en difficulté.

Un accompagnement social pleinement exercé

C’est ainsi que l’accompagnement social effectué par l’Assistant Social de psychiatrie peut s’exprimer pleinement dès lors qu’il existe une cohérence entre les politiques impulsées :
par le législateur, qui définit ses missions, son cadre d’exercice et les politiques sociales qu’il met en œuvre ;
par la direction de l’hôpital, qui met à la disposition de sa mission les moyens nécessaires aux actions qu’il mène dans le cadre de la politique nationale de santé mentale ;
par l’équipe du secteur, animée par son médecin responsable et placée sous son autorité médicale.

De même, la qualité du travail clinique, la cohérence du projet de soins, la prise en compte de la réalité sociale et environnementale des patients par les équipes de soin, ainsi que des relations de confiance inscrites dans la durée entre l’Assistant Social et l’équipe soignante, sont essentiels à la mise en œuvre de ses savoir-faire.

Les défis et les enjeux de demain

Les équipes de psychiatrie sont confrontées à de multiples défis, dont le transfert de charges de l’Etat et de la Sécurité Sociale vers les collectivités locales, l’augmentation des files actives, la réduction des durées de séjour, le délitement du lien social.

Fort de sa formation à la relation d’aide, de sa maîtrise des législations sociales et de leur mise en application, de sa connaissance des réseaux, solidement ancré dans sa triple appartenance (métier/soin/cité), l’Assistant de Service Social de Psychiatrie possède une expertise et un savoir-faire, mis à la disposition du système de soin par le législateur, au bénéfice de la collectivité dans son ensemble.

A l’heure de l’effritement de la majorité des liens sociaux, ce travail d’articulation et de régulation entre d’une part, des individus qui sollicitent l’aide de l’assistante sociale et d’autre part, la collectivité qui organise les règles du « vivre ensemble » apparaît plus que jamais nécessaire à la cohésion d’une société.
Le service social de psychiatrie peut y contribuer. Il dispose des outils méthodologiques adaptés à cette entreprise. Il doit les utiliser mieux, les entretenir, les transmettre, les faire connaître.
Il doit parler plus haut, plus clair, trouver des alliances et sortir d’une position d’exécutant qui n’est pas la sienne.

référence

1. J. FURTOS « De la précarité à l’auto-exclusion, une conférence-débat de l’ass. Emmaüs et de Normale Sup’ » éd. ENS-Rue d’Ulm 2009
2. Cf. Décret du 26/03/1993 et Circulaire du 20/12/1993 sur le Service social Hospitalier
3. Cf. Code de déontologie des Assistants de Service Social sur le site de l’ANAS (Association Nationale des Assistants de Service Social).
4. Conseil Supérieur du Travail Social « L’intervention sociale d’aide à la personne », éd ENSP 1998

 

site de role de l’assistant social

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